Au bord du battement









Au bord du battement, 2019_ Salle du théâtre-auditorium
impression sur dibond, aluminium brossé
300cm/150cm x 2

Un bras, un geste se répète. Ce mouvement est celui de l’homme domptant le dragon dans le registre des chimères du répertoire aérien des cartouches de la peinture romane de l’église de Notre Dame du Vieux-Pouzauges. 
Ce geste est photographié, numériquement reproduit et répété, fragmenté pour figurer comme décor de cadre de scène. L’impression est réalisée sur dibond aluminium, ce support couramment utilisé pour des enseignes est ici exposé dans la tradition du bas relief ornant l’architecture.

Le motif répété du bras de l’homme que j’ai renversé dessine l’aile du dragon. Monstre fantastique, le dragon, fait figure de corps hybride insaisissable. L’animal fabuleux n’est pas figé dans une représentation fixe et déterminée, sa représentation varie, le plus souvent son corps est celui d’un reptile ailé.
L’origine du mot dragon vient du grec drakôn, il est employé à Athène comme nom propre et apparenté au verbe derkesthai qui signifie «regarder fixement».


«Le cadre exige manifestement une proportion extremement fine de présence et d’éffacement, d’énergie et de retenue si dans la sphère du visible, il doit servir d’intermédiaire entre l’oeuvre d’art et son milieu, que tout à la fois il relie et sépare_ une tâche à laquelle, dans l’histoire, l’individu et la société s’épuisent mutuellement.» 
Georg Simmel Cadre et autres essais















Au bord du battement, 2019_ Hall de l’Echiquier
installation sonore, 10’53’’
10.1, 10 hauts-parleurs de surface et 1 caisson de basse






Christophe Berson - technicien d’accueil de l’Echiquier _ Chant
Adrien Poupin - technicien d’accueil de l’Echiquier _ Chant
Yoan Ageneau - technicien d’accueil de l’Echiquier _ Chant
Alice Broilliard - paysagiste concepteur_ Médiation
Melchior Delaunay - Metteur en scène et comédien_ Médiation

Au bord du battement est une installation qui se devellope à la fois dans le hall de l’Echiquier sous forme sonore et dans le théâtre auditorium sous forme picturale. Ce projet est né d’une résidence de création dans l’enceinte du centre culturel de l’Echiquier, d’octobre à décembre 2019. 
J’ai abordé cette résidence comme le lieu de l’observation, de la rencontre, de l’écoute. J’ai commencé ce premier temps de recherche par un repérage des alentours de l’Echiquier. 
C’est ainsi que j’ai visité l’église Notre-Dame du Vieux-Pouzauges situé en périphérie du centre ville. Cette église revèle un chef d’oeuvre de la peinture murale du XIIème siècle. Fascinée par la richesse picturale et symbolique de cette oeuvre, elle fut le préambule de cette installation polymorphe. Une curiosité à nottament attiré mon attention, un dispositif sonore qui décrit la peinture médiévale dans son contexte de restauration. Il suffit d’appuyer sur un bouton et une médiation de l’oeuvre s’execute.

Ce principe de médiation est détourné pour une installation sonore qui résonne dans le cadre de l’architecture.
Au bord du battement est pensé comme un cadre. L’Echiquier, centre culturel de communauté de commune, est le cadre des activités culturelles, du théâtre-auditorium au cinéma, à l’espace d‘exposition, celui du geste artistique, ce battement, ce temps éphèmére de la reception du geste.
Le son diffusé par les 10 hauts parleurs sur les surfaces vitrées du hall, projette une lecture du lieu. 
Inspirée par la bande sonore de l’Eglise du vieux Pouzauges, j’ai souhaité enregistrer un choeur d’hommes qui improvisent sur le chant grégorien que l’on peut entendre en fond sonore. Les techniciens de l’échiquier entonne un chant qui transforme le hall en sanctuaire. La médiation telle un fiche technique descriptive nous raconte ce centre cuturel comme une machine conforme pour la représentation de l’acte théatral sous le ton du prêche dans un environnement reverberant qui rappel l’acoustique de l’église, sous un ressac d’applaudissement.